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mardi 23 novembre 2010

Un filtre en coton électrifié pour purifier l'eau

Les chercheurs à l'université de Stanford, ont simplement utilisé un T-shirt et l'ont trempé dans une solution et cela permet de filtré 98 % de bactéries dans l'eau, dans les pays en voie de développement. L'eau pollué appelé Escherichia coli, qui provoque des maladies chez les gens. Environ 6 milliard d'enfants meurt, par année, de cette eau.

Tristan Vey, 01/09/2010



Les grosses fibres représentent les mailles du tissu, les petites, les naoparticules de la solution piégées dans le tissu. (crédits photos: Stanford university)

Un simple morceau de T-shirt trempé dans une solution a permis à des chercheurs de filtrer 98 % d'une bactérie très répandue dans l'eau. Un espoir pour les pays en voie de développement.
Rapide et peu chère, une nouvelle méthode pourrait permettre de traiter facilement l'eau dans les pays en voie de développement. Mis au point à l'université de Stanford, ce procédé requiert un filtre très facile à mettre en place et une faible quantité d'électricité. Dans une publication à paraître dans la revue Nano Letters, les chercheurs expliquent avoir réussi à éliminer 98% d'une bactérie très présente dans l'eau appelée Escherichia coli, dont certaines variétés peuvent provoquer gastro-entérites, méningites ou infections urinaires.

Pour fabriquer le filtre en question, il ont trempé un vulgaire morceau de T-shirt en coton dans une solution de nanotubes de carbones et de nano-connecteurs en argent. Le tissu conduisait alors l'électricité. En appliquant un faible courant de quelques milliampères et d'une vingtaine de volts, les chercheurs ont tué la plupart des bactéries qui passaient au travers.

«Un traitement 80.000 fois plus rapide»

Les filtres «physiques» existants empêchent mécaniquement le passage des bactéries. Mais les mailles du filet sont si petites que des pompes électriques sont nécessaires pour faire passer l'eau au travers. Une opération qui augmente considérablement la quantité d'énergie consommée et réduit le débit. «Notre filtre permet de traiter 80.000 fois plus vite l'eau», s'enthousiasme Yi Cui, auteur principal de l'étude.

Cette technologie pourrait remplacer l'utilisation d'un traitement chimique fastidieux à base de chlorine quand le filtrage n'est pas possible (lieux isolés sans électricité par exemple). Reste à savoir si la mise en place de plusieurs filtres successifs permet d'éliminer complètement les bactéries et les virus contenus dans l'eau. Pour cela, il faudra évidemment que les chercheurs ne se concentrent pas seulement sur Escherichia coli, comme ils l'ont fait dans cette étude. La mise en place de plusieurs filtres successifs devrait  permettre de s'approcher encore un peu plus des 100% de microbes tués.

La production de nanotubes en carbone coûte de moins en moins cher, et la solution utilisée par les chercheurs ne contient que très peu d'argent. Il est encore trop tôt pour estimer le coût industriel de ce procédé, mais il pourrait probablement être mis en place à peu de frais dans beaucoup de pays. Or les maladies hydriques sont encore à l'origine de la mortalité très élevée constatée dans les pays en voie de développement. Dans le monde, on estime par exemple que 6 millions d'enfants meurent chaque année de gastro-entérites hydriques.

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