Libellés

jeudi 25 novembre 2010

La mode des années 1990-2000: du porno chic tapageur au sobre raffinement

Une exposition, aux Arts décoratifs, qui nous rappelle les deux dernières décennies des années 1990 et 2000. Les années 1990 est la maturité et le professionnalisme. Les années 2000 représentent la politique et les grands évènements marquants. La mode est plus discrète. L'exposition de cent cinquante modèles, qui ont été sélectionnés parmi les collections les plus emblématiques. Elles sont exposées et présentées par des vidéos de défilés. À la fin des années 1990, les créateurs de haute couture changent et explore d'autre horizon pour communiquer.

Gersende RAMBOURG, le 25 novembre 2010

PARIS — De la robe transparente toute en filets de pêche de Martin Margiela au bustier en jean brodé de plumes d'autruche de Jean Paul Gaultier, l'exposition sur la mode des années 1990-2000 aux Arts décoratifs, qui ouvre jeudi, retrace la créativité débridée des deux dernières décennies.

Après la festivité des années 1970 et la théâtralité des podiums dans les années 1980, "la décennie 1990 est celle de la maturité, de la professionnalisation", souligne l'historien de la mode Olivier Saillard, actuel directeur du musée Galliera qui a été l'un des commissaires de l'exposition parisienne. La mode devient une industrie et "être créateur signifie dès lors être aussi chef d'entreprise et se donner une vie à long terme", explique-t-il à l'AFP.

Les années 2000 sont ensuite marquées par la gravité des événements politiques, 11-Septembre, catastrophes climatiques et crise financière: La mode se fait plus discrète, économe et contrôlée. Pour autant, ces années sont aussi "porteuses de surprises, avec l'émergence notamment de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga ou Alber Elbaz chez Lanvin, qui ont montré qu'il peut y avoir un luxe raffiné et expérimental qui n'est pas synonyme d'impérialisme et d'arrogance", commente le commissaire.

Ces créateurs exercent leur métier de manière "plus noble et plus honorable" que les excès tapageurs et "trop voyants" du luxe porno-chic de la décennie précédente, juge-t-il. "On revient à la sophistication, à une recherche sur le vêtement qui n'est pas que de l'image", ajoute-t-il. Cent cinquante modèles, sélectionnés parmi les collections les plus emblématiques, sont présentés aux côtés de nombreuses vidéos de défilés, pour retranscrire l'univers de créateurs répartis en plusieurs écoles stylistiques: belge, anglaise et japonaise notamment.

Les volumes étranges de Rei Kawakubo, créatrice de Comme des Garçons, côtoient le faste et la provocation d'Alexander McQueen --et son défilé choc de 2004, pastiche du film "On achève bien les chevaux" à l'énergie cruelle-- ou de Vivienne Westwood.

La haute couture, qui "reprend du sang neuf à la fin des années 1990, en devenant un enjeu de communication pour les maisons", est très présente avec les modèles de Karl Lagerfeld pour Chanel, John Galliano pour Dior, Jean-Paul Gaultier ou Christian Lacroix.

Le singulier Azzedine Alaïa, "énorme talent" qui défile en dehors de tout calendrier, expose une seule robe, un fourreau bleu ciel: "On dirait une sculpture, cette seule robe suffisait. Rien ne sert de créer 100 robes, encore faut-il créer la bonne!", commente M. Saillard, pour lequel il y a aujourd'hui "trop de défilés, trop de mode et pas assez de créateurs".


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire