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lundi 22 novembre 2010

Les jeunes peu intéressés à devenir entrepreneurs

La situation économique de Québec est un couteau à double tranchant. Avec un taux de chômage parmi les plus bas au pays, peu de jeunes sont enclins à l’idée de démarrer leur entreprise. La Fondation de l’entrepreneurship a mesuré le niveau d’intention de la population. Il en ressort que seulement 4,8 % ont exprimé le souhait de partir à leur compte un jour. « C’est vraiment faible », commente Marie-Ève Proulx, directrice en recherche et analyse à la Fondation.
 
Dans le reste du Québec, le niveau d’intention se chiffre à 7,9 %, alors qu’il s’élève à 14,1 % à l’échelle du pays. La diminution de l’intérêt est particulièrement marquée chez les 18-24 ans. « Le jeune qui sort de l’université va préférer un salaire plus stable que prendre le risque de démarrer lui-même son entreprise. C’est rendu moins désirable d’être entrepreneur que ce l’était. » Dans les pays émergents, comme le Venezuela, le niveau d’intention s’élève à plus de 50 %. La corrélation entre le plein emploi et le désir de fonder une entreprise est évidente, aux yeux du pdg de la Fondation, Mario Girard. « Il y a une place où on ne fait pas suffisamment notre job et c’est en éducation. Ça devrait être une volonté du ministère de l’Éducation d’implanter des cours de gestion d’entreprise dans nos écoles primaires et secondaires. Les jeunes apprennent avec quoi? Des modèles! », lance-t-il.
 
Québec est en retard
Abstraction faite des secteurs public, parapublic et commercial, il se crée entre 70 et 100 nouveaux établissements, par année sur le territoire de la ville de Québec. « Ce n’est pas spectaculaire comme performance », reconnaît de son côté Jean-Pierre Lessard, économiste à la ville. À Québec, le ratio d’entreprises s’élève à 4 par 100 habitants, ce qui est deux fois moins que dans l’Ouest canadien. Faire affaire dans la Vieille Capitale représente pourtant certains avantages. « Il y a beaucoup de bouche-à-oreille ici. Les gens sont extrêmement curieux », observe Sonia Géant, propriétaire de Fanamanga, une boutique spécialisée dans la culture populaire japonaise. Ce qui est intéressant de souligner, c’est la difficulté rencontrée par Mme Géant et son associée pour trouver un local. « On a cherché de la même manière qu’on aurait magasiné une maison. Ce n’était pas du tout la bonne méthode », dit-elle.
 
« Demandes exagérées »
Au cours de leurs recherches, les deux femmes ont constaté que les demandes exigées par beaucoup de propriétaires étaient souvent exagérées. À certains endroits, elles ont même dû fournir leur plan d’affaires et leur état financier prévisionnel. « Chaque propriétaire décide des règles du jeu et on ne s’attendait pas à des règles aussi sévères. Cela a pris plus de neuf mois, alors qu’on pensait trouver en trois mois. » Mme Géant participait, hier, à un forum sur l’entrepreneuriat organisé par la Ville de Québec et le Centre local de développement, qui a réuni quelque 300 participants.
 
 

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